Pour assurer le développement des produits dans l’habillement, les éditeurs de solutions ont d’abord proposé des logiciels de PDM (pour Product Data Management). Il s’agissait là de gérer les fiches techniques des produits sous la forme d’une base de données qui offrait alors la possibilité de travailler de manière collaborative et également de pouvoir réutiliser l’information facilement sans avoir à la ressaisir de nombreuses fois.

Puis quelques modules ont été ajoutés à ce PDM : un calendrier de développement des produits, un workflow permettant de bien définir qui doit faire quoi et à quel moment, un module de Line Planning qui permet aux chefs de produits de déterminer la structure de la collection en fonction d’objectifs commerciaux, ou encore des modules de gestion du fitting ou de la qualité et de la relation avec les fournisseurs.

Les éditeurs ont alors cru juste d’appeler l’ensemble de ces modules PLM, c’est à dire Product Lifecycle Management, ou, en Français, Gestion du Cycle de vie des produits.

Drôle de vision que d’appeler ce qui est couvert dans leur solution « cycle de vie ». En effet, le cycle de vie ne s’arrête pas à la fabrication du produit, voire à sa livraison en magasin. Et la vente alors ?

Petit retour sur les rouages de l’eCommerce

Toutes les entreprises qui disposent d’un site eCommerce le savent : avant de vendre un produit sur internet, encore faut-il pouvoir disposer de ses informations afin de les afficher sur le site. Si le site eCommerce doit être international, il faudra aussi prévoir de disposer de ces informations dans chacune des langues des pays dans lesquels vous souhaitez vendre. Il faut également pouvoir gérer des tarifs pour ces produits, avec des devises différentes et, potentiellement, des tarifs différents ou promotionnels en fonction de l’état des stocks, de la région ou encore de leur canal de vente.

Pour adresser ces problématiques, les entreprises se dotent de bases de données produits connues sous plusieurs dénominations possible : CMS (Content Management System ou Système de Gestion de Contenus) ou encore PIM (Product Information Management ou Gestion de l’Information Produit). Ces solutions sont généralement bien connues des services marketing ou digitaux ou des webmasters.

Un projet PIM ou CMS peut à lui seul représenter plusieurs centaines de milliers d’Euros d’investissement.

Différences entre PLM et PIM ?

La différence entre PLM et PIM tient principalement du fait que les éditeurs de solutions ne s’intéressent pas suffisamment à ce qui se fait autour d’eux. Car les deux solutions ont bien vocation à gérer de l’information produit. La vocation de cette information produit est bien différente dans les deux univers : dans un PLM, on va plutôt gérer l’information technique du produit, tandis que l’on va surtout s’intéresser à l’information commerciale et marketing dans un PIM. Or, lorsqu’on parle de Gestion du Cycle de vie d’un produit, on se doit de couvrir l’ensemble des processus liés à la vie de ce produit, donc jusqu’à sa vente.

Le clou de la situation est que, dans la plupart des solutions PLM du marché, on dispose déjà de tout ou partie de l’information commerciale et marketing. Donc que manque t’il aux utilisateurs pour utiliser un PLM dédié à la mode comme un PIM ?

La réponse est plutôt simple :

  • des descriptions produits commerciales, qui existent dans la majorité des PLM
  • des argumentaires produits : probablement quelques champs textes à ajouter
  • la possibilité de disposer de toutes ces informations dans des déclinaisons de langues
  • éventuellement la possibilité de décliner ces informations sous différentes versions de texte, par exemple pour gérer une description destinée à la vente Wholesale et une autre pour les ventes Retail

Conclusions et conseils aux sociétés de mode

Le chemin restant à parcourir pour faire d’un PLM un véritable PIM dédié à la mode est vraiment facile. Les solutions actuelles du marché peuvent déjà probablement répondre à 90% de ces besoins mais encore faut-il y penser et le mettre en oeuvre. Il est facilement envisageable de créer une sorte de partition dans le PLM pour avoir des produits dont le statut est « en développement » et d’autres avec le statut « Prêt à commercialiser ». Les populations marketing pourraient alors accéder aux seuls produits dont le statut leur est réservé, bénéficier de toute l’information déjà existante et enrichir cette information des données manquantes.

L’informatique se chargera aisément de réaliser une interface qui permettra des échanges d’informations en temps réel entre les données du PLM et le site web ou eCommerce de la société.

Avec un peu de bon sens et très peu d’investissement, vous pourrez gérer deux problématiques avec le même outil et ainsi économiser de lourds investissements, les temps de projet correspondants et la multiplication inutile des composants de votre système d’information.

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